1°/ Raconter la fin d'une fleur, quand elle est arrachée.
Contraintes : Placer les mots "désert", "ravagé" et "hémorroïdes"
"Belgique, 7 juillet 2007.
C'est la guerre des tranchées, ou presque, ici. De profonds sillons ont déjà été creusés, mes compagnes sont blessées, elles gisent sur le sol. Le désert ravagé s'étend devant moi à n'en plus finir. J'abrite de mes maigres feuilles un allié persécuté par l'ennemi.
Elle tremble derrière moi, la souris.
L'adversaire s'approche à pas lents. J'essaye de faire rempart de ma tige. Je ne m'abaisserai pas devant l'ennemi sans pitié.
Les cailloux roulent sous ses pattes, hémorroïdes de la terre mise à nu, lacérée, piétinée.
Ses moustaches frémissent, une lueur étrange brille dans son regard.
Soudain, un cri. Pas le cri du mourant qui agonise et qui laisse échapper un dernier appel au secours, pas non plus le cri de victoire de celui qui a su triompher de tous les obstacles. Différent aussi du cri de peur ou de surprise.
Je le qualifierais peut-être d'un cri de guerre, même s'il ne cherche qu'à effrayer l'ennemi de plus en plus proche.
-Va t'en !
Une jeune fille approche à grands pas, avec force de gestes.
-Va t'en de là, j'ai dit !
Le chat bat en retraite, apeuré.
La souris que je protégeais en a profité pour filer dans les buissons.
La guerre est finie, j'ai vaincu.
"Veni, Vedi, Vici" comme dirait un grand empereur romain.
Alors que je comptais me reposer sur mes lauriers, survivant d'une terrible bataille, alors que je voulais profiter des rayons de soleil, une ombre est apparue au-dessus de moi.
Une main.
Doucement, la fille me cueille.
-Ce sera pour mettre dans le vase de maman.
Terrassé par mon propre sauveur.
Monde cruel."