ah ah voilà, je me lance, c'est médiocre voire nul mais bon, c'est comme ça.
Vingt et une heures. Elle prend son sac, se précipite à travers les escaliers. Une fois le nez dehors elle relève le col de son manteau et fourre son nez dans son écharpe. Le froid, glacial. Elle n’aime pas l’hiver mais il fait bon être ici plutôt que dans la chaleur étouffante de l’appartement. Ses doigts s’agitent à l’intérieur de ses poches, le ticket de la dernière séance de cinéma fini déchiqueté en mille et un morceaux. Où aller ? Et d’abord, pourquoi faire ? Cela fait déjà quelques minutes que le même trottoir est arpenté en long et en large. Ses pensées beaucoup trop obscures ne parviennent pas à se dissiper malgré la clarté des lampadaires. Se calmer et penser à autre chose serait beaucoup plus facile, beaucoup trop aisé que de passer à autre chose. Il s’agit de régler la question, de ne pas passer outre le problème. Pourquoi être toujours partagée entre son propre désir et l’ambition démesurée de ses parents ?